Survenue De La Pandemie De Covid Dans Un Contexte D’insecurite Avec Des Deplacements De Population A L’interieur Du Burkina. Cas De La Region Du Centre Nord Et Du Sahel

Enoncé du problème

Les africaines sont en proie à une crise humanitaire complexe depuis plus d’une décennie. Les pays africains ont été victimes d’une violence intense, affectant les moyens de subsistance et la sécurité globale des populations déplacées et des communautés d’accueil. La pandémie COVID-19 aggrave encore la crise déjà multiforme. Le risque de contamination et d’insécurité par le COVID-19 a encore perturbé les échanges et les marchés dans la région, mettant à rude épreuve les systèmes fragiles et augmentant les besoins urgents en nourriture, en soins de santé, en nutrition, en éducation et en protection des populations touchées par la crise.

Le nombre croissant de cas positifs identifiés de COVID-19 ainsi que l’annonce sur l’apparition d’une nouvelle souche du virus rend la situation plus délicate ; les lieux de culte ont été autorisés à rouvrir et les transports en commun ont repris depuis le 16 mai 2020. A la date du 17 Février 2021, le ministère de la Santé a annoncé 11 672 cas confirmés, et 138 décès. L’Etat a renforcé sa vigilance sur le port de masques avec des messages de sensibilisation, prise de conscience de l’importance du lavage des mains ; surtout avec la reprise des cours depuis la rentrée scolaire 2020-2021. Dans les régions du Sahel et du Nord comme dans les autres régions, l’État augmente les messages radio sur la prévention et la réponse au COVID-19, mais il y a des besoins non satisfaits pour que les individus puissent suivre, tels que des stations de lavage des mains et du savon, en particulier dans les ménages. L’État et d’autres partenaires ont concentré leurs efforts dans les établissements de santé et / ou les écoles et les lieux de rassemblement publics pour installer des stations de lavage des mains et du savon.

À la menace de la pandémie et aux risques croissants pour certains groupes vulnérables, notamment les femmes et les enfants, s’ajoutent des problèmes de protection généralisés qui affectent toutes les zones ciblées par ce projet. Les femmes et les filles sont soumises à différentes formes de violence, sexuelle, physique et émotionnelle, et nombre d’entre elles ne sont normalement pas considérées comme préjudiciables selon les pratiques traditionnelles et les règles coutumières. Dès leur plus jeune âge, les femmes sont généralement perçues comme inégales aux hommes ; ils ne jouissent pas des mêmes droits que les hommes et, dans la plupart des cas, ils sont traités comme la propriété des hommes. Les hommes contrôlent les ressources financières du ménage et les femmes ne sont souvent pas impliquées dans les décisions qui affectent leur vie, y compris qui elles épousent, combien d’enfants elles ont ou ce qui arrive à l’argent qu’elles gagnent. Les femmes et les filles déplacées courent un risque accru de violence sexuelle et sexiste (VSBG) liée à leur déplacement. Ils sont confrontés à un certain nombre de risques de protection, notamment la violence sexiste (VBG) et la menace d’enlèvement et d’esclavage sexuel par des groupes armés.

Au Burkina Faso, de nombreux établissements de santé ferment en raison de l’insécurité, limitant l’accès aux soins médicaux pour les populations vulnérables. Selon le rapport du ministère de la Santé du 23 décembre 2020, 96 établissements de santé situés dans six régions d’insécurité ont été fermés et 133 ont réduit leurs services.

Selon les données du secrétariat du CONASUR publiées par OCHA le 15 Février, 1 073 873 personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) ont été enregistrées à la date du 31 janvier 2021 en raison de la crise sécuritaire. Le même rapport indique que 352402 PDI vivent dans la région du sahel et parmi eux, 61% vivent dans la province du Soum et dans la ville de Djibo. La région du nord compte 79 953 PDI et le Centre Nord en compte 433 597 dont 69% dans la province du Sanmatenga.

Selon le service de suivi financier d’OCHA, il existe un écart évident entre les besoins humanitaires WASH et le financement disponible. Au 1er juin 2020, le secteur WASH n’est financé qu’à hauteur de 6,7%. Cette situation combinée à l’arrivée de la pandémie COVID19 va intensifier les conditions déjà difficiles dans lesquelles vivent ces populations.

Papier pour la conférence académique internationale tenue par BALIMA NARCISSE WENDLASSIDA ce 20/02/2021

AuthorBalima Narcisse Wendlassida

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