RESUME

Les énergies et plus particulièrement les énergies renouvelables sont un des éléments clés du développement soutenable aujourd’hui en plein expansion au Burkina Faso. Cette problématique est encore plus sensible dans les régions insulaires. Le chapitre 17 de l’Agenda 21 (Conférence Internationale de Rio, 1992) stipule que les îles sont des cas particuliers à la fois d’un point de vue environnemental et de leur développement. Elles ont des problèmes spécifiques et sont extrêmement fragiles et vulnérables. Dans le contexte actuel du développement durable au Burkina Faso, l’énergie est la pierre angulaire de leur stratégie de planification. En milieu insulaire, les contraintes habituelles dans le domaine de l’énergie sont la distance aux réseaux principaux, la petite échelle, les difficultés de distribution et l’absence de grands marchés traditionnels.

Ces contraintes sont en général contrebalancées par l’extrême abondance des sources renouvelables d’énergie et l’incroyable adaptabilité et capacité d’intégration des technologies d’énergies renouvelables. Des facteurs aux certaines régions du Burkina Faso qui tranchent avec l’inefficacité et le coût élevé des systèmes à énergie conventionnelle dans ces régions insulaires. En fait, nous pourrions dire que les îles doivent devenir de véritables laboratoires pour l’avenir des énergies ” durables ” Dans le document final rédigé à la fin de la première conférence sur le développement durable d’Afrique (Minorca, 1997), nous pouvons lire : ” les sources d’énergie non-renouvelables doivent être considérées comme des solutions provisoires, non souhaitables comme solution à long terme au problème énergétique en Afrique. “.

 C’est dans ce contexte que s’inscrivent les activités de recherches que nous avons réalisées depuis notre recrutement sur un poste de Maitre de Conférences en Septembre 2017, aux Universités de Burkina Faso. Elles concernent, en grande partie, l’intégration des sources renouvelables (solaire photovoltaïque) dans les réseaux électriques insulaires, avec comme champ d’application. La démarche développée consiste à étudier le système énergétique globalement : en effet, un système solaire ou éolien n’est pas seulement tributaire de sa fiabilité technique et des performances individuelles de ses composants, il dépend de l’agencement des différents composants, de la stratégie de fonctionnement des divers sous-systèmes et de son dimensionnement. De plus, il est dépendant, par nature, des rythmes et aléas de son approvisionnement en énergie. Nous avons donc mis en œuvre une méthodologie globale du système prenant en compte tous les particularismes liés à l’utilisation des sources renouvelables d’énergie. La problématique générale posée par les systèmes utilisant une source renouvelable d’énergie d’origine phénomène (vent, soleil) est la suivante : comment utiliser au mieux un flux énergétique (éclairement solaire, vitesse de vent) fortement dépendant du temps et de l’espace pour répondre à une demande énergétique présente généralement sous une autre forme, elle aussi aléatoire dans le temps ? La particularité des chaînes de conversion solaire ou éolienne, comme celle de tout système à intrant énergétique d’origine phénomène provient du caractère aléatoire de la source du fait des variations météorologiques non prévisibles. Ainsi, même pour un système parfaitement connu d’un point de vue mathématique et technique, certaines grandeurs telles que rendement, efficacité ou productivité restent liées aux fluctuations spatio-temporelles de la source mais également de la charge.

C’est donc pour cette raison que la connaissance et la caractérisation de la source énergétique doivent être étudiées de manière très précise. L’extrant énergétique (la consommation) est lié quant à lui aux besoins de l’utilisateur et/ou aux caractéristiques du réseau de distribution d’énergie. C’est pour cette raison, que la première partie de mes travaux se concentre sur la connaissance et la caractérisation de la source énergétique qu’elle soit solaire ou éolienne. Ainsi, nos principales activités de recherches portent sur : – l’étude des ressources énergétiques : absolument nécessaire pour les raisons exposées précédemment : étude statistique, développement de corrélation et de modèle, interprétation physique des phénomènes. – la production d’énergie à grande échelle à partir de sources renouvelables : très souvent, il s’agit de systèmes directement connectés au réseau de distribution. Cette production pose des problèmes du fait de sa forte variabilité qui perturbe le fonctionnement du réseau de distribution.

Il faut donc étudier les interactions dynamiques inévitables entre l’offre et la demande, et analyser l’intervention de plusieurs facteurs tels que : centralisation ou distribution des systèmes de production, stockage d’énergie, taille du réseau, …. Pour préserver la stabilité du réseau au fur et à mesure de l’augmentation de la capacité installée. – les systèmes de production multi sources (appelés hybrides) : il s’agit de systèmes d’approvisionnement en électricité, la plupart du temps pour l’alimentation des sites isolés (mais dont l’application en mode connexion réseau électrique est également envisagée) couplant divers types de productions telles qu’éolienne, photovoltaïque et autres. Ils permettent une fourniture d’électricité plus fiable et moins coûteuse. Devant la complexité de ces systèmes, il convient de développer des méthodes de dimensionnement intégrant une optimisation de la gestion de l’énergie et une étude de coût optimal de production.

Le but des travaux entrepris sur ces systèmes n’est pas de rendre compte de l’évolution précise des paramètres entrant dans son fonctionnement tels que la tension, l’intensité, mais à partir de variables purement énergétiques (et non électriques) de dimensionner les différents sous-systèmes et de choisir la meilleure stratégie de fonctionnement pour chaque sous-système. Dans ce cadre, la modélisation physique globale utilisée permet de décrire le comportement de chaque sous système, puis on adjoint une étude de coût de production pour finaliser l’optimisation.

Author: Gnoumou B Aristide Nizeyimana Jean Baptiste

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© 2021 The Author(s). Published in  RUFSO Journal Article,Volume 29