Introduction

Le Burkina Faso à l’instar d’autres pays africains, est confronté à des problèmes sociaux, économiques, politiques qui entravent son développement. Conscient de cette situation, le pays est à la recherche des facteurs à même de permettre le développement social et économique des populations. L’éducation est perçue comme un facteur favorisant cet épanouissement. C’est dans ce sens que l’axe 2 [1] du Plan National de Développement Économique et Social (PNDES), est consacré à l’éducation et à la formation avec pour objectif de consolider le capital humain et de promouvoir la protection sociale. C’est ce qui explique qu’au Burkina Faso l’éducation et la formation occupent une place prépondérante et constituent une priorité nationale. Mais dans quel contexte l’éducation évolue-t-elle ? Sur le plan humain, le pays connaît une explosion démographique se traduisant par un accroissement de sa population de l’ordre 3,1% [2] par an. Au plan économique, le Burkina Faso connaît une croissance économique erratique depuis 1960. Cette fluctuation de l’activité économique, en conjonction avec une forte croissance démographique et le phénomène du terrorisme auxquels s’ajoute une récession économique mondiale, réduisent les capacités du pays à faire face aux innombrables problèmes qui l’assaillent.

Malgré tout, l’État investit une part importante de son budget, soit environ 25% dans l’éducation des enfants. Ces efforts de plus en plus pesants sont annihilés par un certain nombre de maux qui accablent le système éducatif. En effet le diagnostic montre qu’actuellement, l’école burkinabé n’arrive toujours pas à répondre aux préoccupations du pays et des individus, voire donner la connaissance à tous les fils et mettre à la disposition de l’économie nationale des cadres et techniciens compétents. Cette situation est due au faible rendement du système inhérent aux contenus de plus en plus déphasés par rapport aux besoins nouveaux de la société. Face à ce triste panorama du système éducatif burkinabé principalement dans sa composante primaire, la nécessité d’un changement s’impose pour adapter l’éducation aux besoins et aux réalités de la société nouvelle en lutte pour son développement. L’insatisfaction est générale et les résultats escomptés sont en deçà de toute attente eue égard à tous les moyens mobilisés. Cette insatisfaction se recrute au niveau des acteurs directs de l’éducation. Les parents d’élèves se plaignent du mauvais rendement scolaire de leurs enfants et des coûts supplémentaires liés aux cotisations des Associations des Parents d’Élèves et ce, malgré l’effort considérable des Organisations non gouvernementales et des Partenaires techniques et financiers pour accroître l’offre éducative. Aussi, les enseignants qui sont les acteurs de premier plan de la transmission du savoir, se plaignent parce que le corps enseignant est bafoué, la profession est dévalorisée et en plus ils sont mal payés au regard du volume horaire, du niveau de plus en plus faible des élèves et des modes d’organisations peu favorables à leurs pratiques d’enseignement/ apprentissage. Il est par conséquent important de rechercher de façon scientifique, les facteurs qui peuvent accroitre l’efficacité interne des enseignements- apprentissages et des enseignants dans leur classe.

La prise en compte de ces facteurs déterminants dans les politiques éducatives est gage de toute réussite scolaire et peut, constituer in fine, un levier du développement tant qualitatif que quantitatif du système, car « la promotion de systèmes et de politiques à même de générer les compétences visées pour assurer le développement accéléré et durable du Burkina Faso (…) exige une rupture d’ordre idéologique, politique et épistémologique » [3] . C’est dans ce sens que s’inscrivent les politiques sectorielles de l’éducation de Base qui trouvent leur fondement dans la «déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement » [4] (2005). Dans cette déclaration, les pays en voie de développement comme le Burkina devraient élaborer des politiques sectorielles pour bénéficier de l’aide au développement. Et compte tenu du fait que l’éducation est perçue comme le socle indispensable sur lequel s’édifiera l’économie de demain, le Burkina Faso a pris conscience de cette réalité incontournable et a mis en œuvre le Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB 2001- 2010). Pour éviter une rupture, le PDDEB a été remplacé par le Programme de développement stratégique de l’éducation de base (PDSEB 2012-2021) dont l’une des principales composantes est l’amélioration de la qualité de l’éducation. Dans cette dynamique de recherche d’efficacité et de qualité, le Burkina Faso a adhéré, à l’instar d’autres pays africains, à l’association Strengthening of Mathematics and Science Education (SMASE), renforcement de l’enseignement des mathématiques et des sciences à l’école primaire qui ambitionne de booster la qualité de l’enseignement-apprentissage des mathématiques et des sciences en Afrique. C’est dans la même logique que le projet SMASE qui est le fruit de la coopération entre le Burkina Faso et le Japon dans le secteur de l’éducation a vu le jour en 2008. Ce projet a pour ambition de cultiver l’esprit scientifique chez les enfants burkinabè dès le jeune âge à travers l’enseignement des mathématiques et des sciences. C’est comme pour dire que le développement scientifique et technologique passe par une solide maîtrise de la formation en mathématiques et en sciences, laquelle formation s’acquiert dès l’école primaire. Dans cette perspective, l’approche ASEI/PDSI est proposée comme une alternative à l’efficacité interne de l’enseignement-apprentissage dans le système éducatif Burkinabè.

Aussi le présent mémoire est-il consacré à l’action de l’approche ASEI/PDSI à travers le thème : « les innovations pédagogiques comme alternative à l’efficacité interne de l’enseignement-apprentissage au Burkina Faso : étude de l’approche ASEI/PDSI dans les classes des écoles primaires de la province du Kourwéogo ». Cette recherche est bâtie sur la question principale suivante : « l’approche ASEI/PDSI contribue-t-elle véritablement à l’amélioration de l’efficacité interne de l’enseignement-apprentissage des mathématiques et des sciences dans la province du Kourwéogo ? ». De cette question principale, nous avions formulé l’hypothèse générale suivante : « l’approche ASEI/PDSI contribue véritablement à l’amélioration de l’efficacité interne de l’enseignement-apprentissage des mathématiques et des sciences dans la province du Kourwéogo ». Ce présent mémoire de recherche comporte deux grandes parties comportant trois chapitres chacune. La première titrée « Cadre théorique et Méthodologie » traite de la problématique, du cadre de référence théorique et de la méthodologie. La seconde titrée « Méthodologie et Résultats de la recherche » aborde la présentation et l’analyse des résultats, l’interprétation des résultats et la discussion des résultats. Cette dernière partie s’achève par les suggestions faites sur la base des limites de l’étude et des difficultés que l’ensemble des acteurs concernés ont bien voulues relever.


Title: Les innovations pédagogiques comme alternative à l’efficacité interne des enseignements-apprentissages au Burkina Faso : étude de l’approche ASEI/PDSI dans les classes des écoles primaires de la province du Kourwéogo
Auteurs: KONATÉ Abdoulfatoufou
Publié dans Journal of Social Sciences and EngineeringVolume 35 , numéro 1
Journal doi:10.55272/rufso.rjsse

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