Exploitation Miniere En Afrique

L’Afrique connaît un boom du secteur extractif depuis les alentours de l’an 2000. La croissance soutenue  des exportations  des  ressources  naturelles  abondantes  de  la  région,  qui  vont  des hydrocarbures à des minéraux tels que l’or, le cuivre et le minerai de fer, le manganèse, le bois, le pétrole  et  le  diamant  a  contribué  de  manière  significative  au  revirement  remarquable  de  sa trajectoire de croissance économique. Les économies des pays riches en ressources naturelles ont par ailleurs connu une croissance plus soutenue que celles des pays moins bien dotés.

Le cycle des matières premières extractives qui a débuté en 2000 a considérablement stimulé la production de matières extractives et accru l’intérêt des investisseurs pour les ressources naturelles abondantes de la région, ce qui a conduit à une intensification de l’exploration de ressources et une flambée du nombre d’ouvertures de nouvelles mines.

Entre  2001  et  2014,  le  secteur  extractif  a  été  responsable  des  deux  tiers  des  exportations  du continent africain, contribuant largement aux finances publiques notamment par le biais de fonds pour le développement des capacités et la construction d’infrastructures. Nonobstant la forte chute récente  des  prix  des  matières  premières,  l’expansion  générale  du  secteur  extractif  et  des exportations minières laissent en présager l’importance majeure des contributions du secteur aux ressources financières de l’Afrique dans les années à venir.

Bien  que  le  boom  des  ressources  ait  porté  la  croissance  des  pays  producteurs  de  ressources primaires  de  la  région,  il  s’est  avéré  nettement  moins  efficace  à  améliorer  le  bien-être  des populations. Dans l’ensemble, la conversion de la croissance en réduction de la pauvreté s’est faite de manière beaucoup plus lente en Afrique que dans le reste du monde en développement.

La  lenteur  de  la  réduction  de  la  pauvreté  en  Afrique  est  souvent  attribuée  à  une  croissance économique  basée  sur  les  ressources  naturelles,  ce  que  l’on  qualifie  de  «  malédiction  des ressources  naturelles  ».  Ceci  dit,  il  est  évident  que  tant  le  rôle  du  secteur  minier  dans  le développement économique de l’Afrique que la manière dont l’abondance en ressources est mise à profit pour assurer le bien-être des populations restent des questions de premier ordre.

La tragédie des pays richement dotés en ressources minières mais en proie à la misère, au conflit et à la corruption a fait l’objet de nombreuses études. Depuis des années, des groupes armés, des bandes  criminelles,  des  élites  corrompues  et  des  entreprises  peu  scrupuleuses,  aux  pratiques illégales  et/ou  contraires  à  l’éthique,  tirent  profit  du  commerce  des  minerais,  privant  ainsi  des économies  en  développement  d’une  énorme  richesse.  En  conséquence,  les  populations  locales voient   rarement   les   bénéfices   des   activités   d’extraction   et   sont   condamnées   à   subir   les conséquences de la pollution, des conflits et de l’exploitation sur leurs droits fondamentaux. Une grande  partie  des  minerais  extraits  dans  ces  conditions  se  retrouvent  dans  des  produits  de consommation bien connus comme les diamants utilisés en bijouterie au coltan présent dans les smartphones.

Dans cette étude, il s’agira de présenter le cadre juridique encadrant les activités d’exploitation minière, les conditions d’octroi des autorisations minières, l’exploitation, les retombées pour les populations locales ainsi que le respect des droits humains à travers trois pays d’Afrique Centrale, à savoir :

à   La République Centrafricaine (RCA) ;

à   La République Démocratique du Congo (RDC) ;

à   Le Gabon.

D’abord, pour la RCA, nous allons nous appesantir sur l’exploitation de diamant et le bois, ensuite, la RDC, il s’agira du coltan et enfin le manganèse pour la Gabon.

Cette étude, se base sur les rapports des organismes indépendants internationaux (Global Witness, Amnesty International)   et locaux (ITIE1  et le Processus de Kimberly) reconnus et les données gouvernementales.

Papier pour la conférence académique internationale tenue par Aumar Mahamat   ce 20/02/2021 par DPHU

Author: Aumar Mahamat 

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