Le Petrole Et Le Gaz En Afrique De L’ouest

L’Afrique de l’ouest détient le tiers des réserves de pétrole et de gaz naturel du continent noir, a annoncé lundi à Abidjan, un haut responsable de la Cédéao, évoquant une région au “coeur des enjeux géostratégiques”. “Notre région regorge d’importantes ressources pétrolières et minières. L’Afrique de l’ouest représente 30% des réserves trouvées de pétrole et 30% des réserves trouvées de gaz naturel de l’Afrique”, a déclaré M. Sediko Douka, le commissaire Énergies et Mines de la Cédéao (15 pays). La région qui compte 330 millions d’habitants dispose également dans “son sous-sol de l’or, de l’Uranium, de la bauxite, du diamant, du fer , du manganèse etc.. avec par endroits des gisements de classe mondiale” , a souligné M. Douka qui s’exprimait lors du lancement de la deuxième édition du forum des mines et du pétrole de la Cedeao prévue du 9 au 11 octobre prochain à Abidjan. L’Afrique de l’ouest est également passée première région minière aurifère devant L’Afrique du sud, affirme la Cédéao.

“La plupart de ces ressources sont généralement exploitées sous forme brute sans transformation importante”, a déploré de son côté le ministre ivoirien des Mines, Souleymane Diarrassouba, appelant à des “reformes vigoureuses” dans ces secteurs. “Il s’agira pour la cédéao d’afficher sa vision d’une industrialisation. L’enjeu du développement minier de notre sous région est de faire en sorte que le secteur minier et pétrolier contribuent de façon significative au développement économique et social du fait de ses effets d’entrainements”, a souligné M. Diarassouba. Dans une économie de plus en plus mondialisée, la compétition pour l’accès aux ressources énergétiques et aux matières premières est devenue un enjeu économique et géopolitique incontournable. Le pétrole, source d’énergie dominante des XXe et XXIe siècles, et dont on ne peut toujours pas se passer, est à ce titre une ressource stratégique majeure. Longtemps principal producteur et exportateur mondial, le Moyen-Orient est – depuis les années 1970 et particulièrement depuis le premier choc pétrolier de 1973 – soumis à la concurrence de nouvelles zones productrices. En effet, pour faire face à « cette compétition toujours plus forte, qui ne fait que commencer du fait des besoins croissants des pays développés, mais aussi des émergents comme la Chine et l’Inde, sur un marché à flux tendus », on assiste depuis les années 1980 à une accélération de l’exploration et de la mise en production de nouveaux gisements, un peu partout dans le monde et notamment en Afrique de l’Ouest .

L’Afrique de l’Ouest fait désormais partie des zones pétrolières incontournables de la production mondiale. Mis à part le cas du Nigeria, premier producteur du continent, peu d’études analysent la situation pétrolière dans cette région. Elle est pourtant en plein essor, notamment du fait des découvertes récentes de gisements offshore et d’explorations pétrolières en cours dans tous les États ouest-africains. Toute production de pétrole brut est accompagnée d’une production de gaz naturel (majoritairement constitué de méthane, avec des fractions plus ou moins importantes d’éthane, de propane, de butane et de produits plus lourds). Le gaz naturel ainsi récupéré au moment de la production pétrolière peut être soit réinjecté dans les gisements pour maintenir la pression et favoriser la récupération ultérieure des liquides, soit utilisé comme combustible (industrie, production d’électricité).

Si la réinjection de gaz s’avère trop coûteuse et si les débouchés industriels restent faibles, le gaz excédentaire est alors brûlé à la torche. Ce brûlage représente un gaspillage d’énergie de moins en moins acceptable, d’autant qu’il contribue à accroître les émissions de gaz à effet de serre. Le brûlage est particulièrement important au Nigeria compte tenu des volumes de pétrole produits dans le pays. C’est pourquoi une usine de liquéfaction de gaz naturel a été construite à Bonny. Inaugurée en 1999, elle exporte du gaz naturel vers l’Europe et, en proportion moindre, vers les États-Unis. Deux trains de liquéfaction de plusieurs milliards de mètres cubes chacun sont déjà en service, et plusieurs trains supplémentaires sont à l’étude. Une partie du gaz naturel est cependant utilisée sur place au Nigeria pour des usages industriels. En outre, deux projets pourraient permettre une utilisation supplémentaire du gaz naturel :

  • un gazoduc ouest-africain alimentera en gaz, depuis des gisements nigérians, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Il faut noter que la Côte d’Ivoire produit déjà, à partir de gisements locaux – gaz associé aux gisements de Lion et Panthère, gaz de Foxtrot –, du gaz naturel utilisé pour la fabrication d’électricité et la fourniture d’énergie à certaines industries (dont les installations de la Société ivoirienne de raffinage) de la zone industrielle de Vridi, proche d’Abidjan ;
  • un gazoduc Nigeria-Algérie exportera à travers le Sahara du gaz naturel vers l’Algérie. Ce gazoduc se connectera au réseau des gazoducs algériens qui permettent l’exportation vers l’Europe.
Papier pour la conférence académique internationale tenue par WASSONGMA WENDE Abdoul Aziz ce 20/02/2021

Author: WASSONGMA WENDE Abdoul Aziz

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